Depuis 20 ans, et dans une indifférence quasi générale sauf lors d’évènements dramatiques très médiatisés, la fédération CGT de la Santé et de l’Action Sociale, à travers sa Commission Nationale de Psychiatrie, annonçe l’effondrement de la psychiatrie publique française.
Cet été 2023, l’incapacité de notre secteur à assumer ses missions d’accueil et de soins aux patient.e.s atteint.e.s de troubles psychiques est devenue impossible à dissimuler.
Le déni de la gravité de la situation par l’Etat ne résiste pas à la réalité : fermetures de lits sur l’ensemble du territoire, listes d’attentes interminables dans les CMP, fermeture temporaire des urgences psychiatriques, manque de personnel médical et paramédical sur l’ensemble des structures, etc.
Face à ce déni, la CNP CGT a entrepris de recenser cet été la fermeture des lits de psychiatrie publique et le manque de développement de propositions alternatives à l’hospitalisation.
Le constat est accablant. Entre 2018 et 2023, 10 % des lits ont déjà disparu définitivement. Actuellement, en fonction des régions, 14 à 20 % des lits restants pour accueillir les patient.e.s sont fermés par manque de personnel paramédical ou médical.
Dans le même temps, pour la première année, les services d’urgence psychiatriques ne sont plus accessibles la nuit dans certaines régions, renvoyant parfois les patient.e.s vers des numéros verts, ou SOS amitié. Et que dire de la situation de la pédopsychiatrie, où familles, enfants et adolescents sont laissés sans solution dans le plus grand désarroi.
Ainsi, sur tout le territoire, des patient.e.s de tous âges, ayant besoin de soins psychiques, ne sont plus soigné.e.s.
Le déficit en personnel médical et paramédical et la fuite des soignant.e.s en place ne sont pas une fatalité mais la résultante de la rupture du contrat entre l’Etat et ses agents : conditions d’exercice déplorables, rémunérations au rabais, perte de sens du travail, management délétère, carrières rallongées…
Le temps n’est plus à la tergiversation, la fédération CGT de la Santé et de l’Action Sociale exige du gouvernement un grand plan d’urgence pour la psychiatrie permettant de répondre à l’ensemble des besoins en soins psychiques de la population.
Montreuil, le 8 septembre 2023