Si les soignant·es sont en « première ligne », les services des Finances Publiques sont juste derrière. À commencer par les agent·es des trésoreries hospitalières notamment du CHU de Nantes et de l’hôpital de Saint Nazaire.
Ce sont nos collègues qui assurent notamment le paiement des fonctionnaires hospitaliers et la gestion de toutes les dépenses hospitalières. Leurs missions consistent également au recouvrement des restes à charge pour le patient (ainsi que l’imputation de la part mutuelle), la gestion des hébergés, le contrôle des opérations complexes de comptabilité.
La crise sanitaire actuelle révèle que le réseau des trésoreries est au cœur des services publics de santé et leurs sorts sont étroitement liés. Cette organisation est garante du bon usage des fonds publics. Ce n’est évidemment pas un hasard si cette mission a été jugée comme ultra-prioritaire par notre Direction Générale, dans le cadre du Plan de Continuité de l’Activité (PCA).
Comme les hôpitaux, les trésoreries ont subi restructurations et pertes d’emplois. La trésorerie consacrée aux structures de soins de Mindin (EPMS, foyer de vie IME…) a été tout simplement fermée en 2018 ! La politique menée aux Finances Publiques est la même qu’à l’Hôpital : concentrer les structures pour « rationaliser » les « coûts », c’est-à-dire supprimer des emplois et de l’offre de service aux usagers !
À la trésorerie du CHU de Nantes, les collègues du service de la dépense ne sont plus que cinq là où ils étaient encore sept il y a un an et demi ! Pour gérer les urgences, la direction des Finances publiques 44 est obligée de redéployer des renforts. En effet, des achats sont effectués directement en lien avec le traitement du Covid-19, et les fournisseurs ne doivent souffrir d’aucun retard de paiement !
Rappelons que les interactions entre la trésorerie et les services de gestion du CHU sont permanentes. En temps normal, des rencontres physiques sont régulières entre la Trésorerie et la Direction des Affaires Financières (DAF) du CHU, ou bien la DRH. Cette proximité permet de faire avancer les choses, notamment sur le délai global de paiement pour les fournisseurs du CHU, les recrutements de personnel, les versements d’acomptes (et il y en a beaucoup en ce moment) du fait des recrutements et des rappels de personnel, etc.
Dans ce contexte, la CGT Finances Publiques s’interroge sur la disparition des locaux de la Trésorerie dans le futur CHU de Nantes. Fort de l’expérience similaire de Saint-Nazaire où la trésorerie hospitalière s’est vue éjectée lors de la construction de la nouvelle cité sanitaire, nous dénonçons un recul à venir en termes de qualité de service public pour les usager·es comme pour les services de l’hôpital. Le fait de ne plus avoir notre trésorerie sur le même site vient compliquer la vie des usager·es qui ne peuvent plus payer leurs factures en direct et rajoute du travail aux services du CHU. La cohérence du service public demande à ce que la trésorerie reste sur le même site que l’hôpital !
Certain·es décideurs ou décideuses en haut lieu rêvent de la disparition des trésoreries hospitalières et de la création, à la place, d’agences comptables. Mais la santé est une question fondamentale et un hôpital public ne peut pas être géré comme une clinique privée, sans contrôle démocratique. Non, la santé publique n’a pas vocation à dégager des bénéfices au détriment de toutes et tous.
Plus largement, la CGT Finances Publiques, comme la CGT du CHU, dénonce le projet de futur CHU qui est sous dimensionné (avec 349 lits et 800 à 1 000 soignant·es en moins), avec une logique du « tout ambulatoire » déconnectée du réel comme le révèle la crise du Covid19.
Toujours déterminée à défendre les services publics contre les logiques mercantiles, la CGT Finances Publiques réaffirme son entier soutien aux personnels soignants. Ce soutien doit passer par une réorientation de la dépense publique qui nécessite une fiscalité plus juste.
Rétablir l’Impôt Sur la Fortune, c’est récupérer 3 milliards par an ce qui équivaut à la construction de trois CHU (budget de un milliard d'€ évoqué pour le futur CHU de Nantes) ou 70 000 respirateurs !