Pour faire suite à l’article de presse paru le mardi 23 juin 2020 dans Ouest France qui avait pour titre « Le nouvel hôpital se justifie plus que jamais », nous tenons à réagir.
Les bons petits soldats viennent à la rescousse de Madame la Présidente du Conseil de surveillance du CHU de NANTES en pleine campagne électorale. Ce projet « Ile de NANTES » étant le sujet majeur de crispation de cette campagne.
Le Capitaine MAGNAN qui défend ce projet est sur le départ, il ne sera plus présent, tout comme les directeurs Généraux qui se sont succédés et qui ont porté le projet lorsqu’il faudra rendre des comptes aux usagers (diminution de l’offre de soins public), aux contribuables (financement d’infrastructures importantes plus onéreux autour de ce projet que celui de l’HGRL) et aux hospitaliers (le coût exorbitant de cette opération sous-estimé, un encours de dette jamais inégalé que devront supporter les hospitaliers par la suppression d’effectifs etc…).
Le capitaine du « Titanic » confirme dans cet article que durant cette crise on n’a pas manqué de lits conventionnels en précisant prudemment que l’on a déprogrammé énormément l’activité.
Ainsi, il confirme que notre système de santé à démontrer toutes ces limites (+ de 700 000 déprogrammations au niveau national), puisqu’il n’a pas été en capacité d’absorber notre activité quotidienne et la pandémie. Malgré cette démonstration, il signe et persiste à maintenir ce projet sous dimensionné en indiquant : « En matière de lits, on ne doit pas raisonner à l’échelle du CHU mais de manière plus globale, à l’échelle du territoire ». C’est bien l’objectif de ce projet, faire la place belle aux cliniques privées. Est-ce la mission des praticiens hospitaliers du service public ?
En attendant, le CHU de NANTES a été obligé de déprogrammer à tout va pour libérer des lits et ainsi mettre en danger de très nombreux patients qui ont renoncé aux soins et ce sont aggravés durant la crise.
Ces bons petits soldats oublient de dire que la région pays de la Loire est l’une des régions qui est la moins bien doté en nombre de lits de réanimation par habitant. On peut donc imaginer le scénario dans lequel on se serait retrouvé si nous avions connu la situation de l’Est et de l’Ile de France sur la même période.
Ce réjouir d’un tel projet qui ne correspond pas aux besoins de la population est irresponsable. Quand à cet établissement qui sera modulaire, il comporte déjà ces limites (1 hectare de réserve foncière), puisque Madame ROLLAND avait annoncé dans un précédent article de presse que du foncier était réservé en cas de nécessité. Elle envisage donc un scénario d’un CHU multi sites pour l’avenir comme celui que nous connaissons aujourd’hui !!!
Contrairement à ce qui est écrit dans cet article, dès le début de ce projet ce n’est pas 200 lits supprimés mais bien 349 lits. Nous renvoyons donc ces Messieurs Dames à revoir leur communication, les places ne pouvant se substituer à des lits de conventionnels. Il faut arrêter de mentir aux usagers. Toutes ces fermetures de lits font que notre CHU est en tension permanente. De nombreuses hospitalisations sur brancards aux urgences, des patients dirigés vers les cliniques et maternités privées qui se voient abusivement facturer des dépassements d’honoraires, des délais de prise en charge qui se rallongent, des déprogrammations d’intervention faute de lits de conventionnels en nombre suffisant. C’est la réalité du terrain. C’est un avant-goût de l’Ile de Nantes.
Quant au plan B, bien évidemment il n’y en a jamais eu. Le seul et unique projet qui nous a été présenté et imposé c’est celui de l’Ile de Nantes, « clef en main » lors du conseil d’administration en juin 2008.
Ce projet est sous dimensionné dont son coût est exorbitant et ce n’est pas la petite subvention de 225 millions d’euros sur un projet dont son coût est sous-estimé qui va arranger nos affaires, puisqu’en 2026 au mieux notre encours de dette sera près de 600 millions d’euros dans le meilleur des cas. Qui va supporter ce coût exorbitant ? Qu’elle sera la variable d’ajustement en cas de contrat de retour à l’équilibre financier ? Les personnels bien sûr et par effet domino les usagers.
Personne ne veut revenir au mon monde d’avant crise Covid-19. Il faut faire attention à la bonne parole portée par ces bons petits soldats, alors même que certains d’entre eux soutenait que l’on avait à faire à une petite « GRIPPETTE», que le masque ne servait à rien, ils voudraient continuer comme si rien ne s’était passé.
Le Syndicat CGT du CHU de NANTES est pour la construction d’un hôpital moderne mais pas pour ce projet qui ne répond pas aux besoins de la population. Ce projet de reconstruction doit être suspendu et réétudier en concertation avec la population pour prendre en compte les besoins de celle-ci pour un hôpital public digne de ce nom. Se précipiter pour aller dans le mur, au motif que l’on a le permis de construire, est une aberration totale.
Si ce projet abouti, le parcours patient se traduira par le parcours du combattant.
Ce n’est pas la vitrine « Le Palais de Glaces » qui fait l’hôpital public mais bien sa capacité à pouvoir répondre aux besoins de tous les patients avec un nombre de lits et d’effectifs suffisants pour assurer des soins de qualité, en toute sécurité et dans des délais qui s’imposent. Cette nouvelle construction ne remplira pas tous ces critères.
Pour le Syndicat CGT
Du CHU de NANTES
Le Secrétaire Général