Monsieur le Ministre de la Santé,
Depuis plusieurs jours des patients sont dirigés vers le CHU de NANTES dans un contexte de suspicion de coronavirus.
Nous nous apercevront par retour des professionnelles du CHU de NANTES qui prennent en charge ces patients que les protections individuels dédiés à éviter toute contagion sont insuffisantes voir quasiment inexistantes, alors que les ambulanciers privés qui transportent ces patients eux sont équipés. Le circuit patient jusqu'à présent n'a pas été défini et que les risques de contagion si un cas de coronavirus venait à être avéré ne peuvent être écartés dans ces conditions draconiennes.
Un exemple, les parents d'un enfant hospitalisé dans ce contexte de suspicion déambulent dans l'établissement avec le risque si le cas devenait avéré de contaminer les personnels et d'autres personnes.
Les mesurettes misent en place par le CHU ne sont pas à la hauteur des risquent que peuvent encourir les professionnels, les usagers et les familles d'usagers.
Nous avons retenus dans vos interventions à la presse que le partage d'information et le retour d'expérience étaient essentiels et avez assuré que vous agissiez vite, fort pour faire face à la menace épidémique tout en précisant que vous preniez les mesures qui sont nécessaires pour assurer la sécurité des Français.
Hors, nous constatons que dans la pratique, le CHU de NANTES n'est pas du tout dans cette dynamique, bien au contraire. Les responsables de cet établissement nous donnent le sentiment de minimiser cette situation sanitaire qui peut très vite se transformer en crise sanitaire.
- aucune communication de faite auprès des élus et représentants du personnel qui interrogent la Direction. C'est l'omerta la plus totale.
- pire encore, notre organisation syndicale a fait une demande de CHSCT extraordinaire le 25 février 2020 qui au regard de la règlementation doit se tenir dans les 24h à 48h, la direction l'a fixée pour le jeudi 5 mars 2020, alors que cette situation génère beaucoup d'anxiété auprès des professionnels.
Nous sommes intervenus auprès de la Direction pour dénoncer cette date tardive et avons précisé ce manque d'anticipation, de prévention, de sécurité et de protection des professionnels. Malgré cela, la direction maintien cette date au motif qu'elle est dans l'attente des consignes du Ministère et que deux médecins qui devraient participer au CHSCT sont en congés.
Le coronavirus n'est pas en congé !!! Attendez-vous qu'un cas de coronavirus au CHU de NANTES soit avéré pour déployer les moyens de protections pour protéger les salariés et leurs familles, les usagers et les familles d'usagers. Il sera trop tard la contamination aura déjà sévis.
Nous vous demandons de prendre les dispositions qui s'imposent et d'intervenir auprès du CHU de NANTES pour que ce CHSCT extraordinaire se tienne dans les délais impartis. De rappeler à Madame la Directrice Générale ses obligations face aux professionnels en matière de prévention et de protection du salarié.
Si rien n'est fait, nous rappelons que dans ces conditions la responsabilité pénale de la Directrice Générale tout comme celle de l'Etat par le biais de son ministère de la santé peut être engagée.
Nous sommes très dubitatif quant aux mesures sérieuses prisent par le CHU, alors que dernièrement une note de service adressée aux services de soins indiquait que l'unité de gestion du risque infectieux valide temporairement la possibilité d'hospitaliser les patients contact BHRe en chambre double dans le but d'améliorer la fluidité de la disponibilité en lits. Cette décision est véritablement scandaleuse et démontre une fois de plus l'insuffisance de lits pour pouvoir sécuriser la prise en charge des patients et répondre à la demande.
Nous tenons à rappeler que les professionnels travaillent dans des conditions de tensions permanentes (conditions de travail très dégradées) générant un très fort absentéisme.
Nous sommes donc très inquiets si cette tension devait augmenter par cette surcharge de travail supplémentaire et par ce manque de lits au CHU de NANTES et plus largement au niveau national en cas d'épidémie. Les hôpitaux étant déjà au bord du gouffre.
Dans l'attente d'une réponse urgente, nous vous prions de bien vouloir agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de notre haute considération.
Pour le Syndicat CGT
Du CHU de NANTES
Le Secrétaire Général
Olivier TERRIEN