Le manque de moyens attribués à la psychiatrie n’est pas nouveau, mais est désormais reconnu de tous. Différentes instances l’ont démontré (CESE…) et de nombreux rapports le dénoncent ainsi que ses conséquences. Pour autant, le gouvernement s’acharne à ne répondre que par un saupoudrage de mesures souvent expérimentales, ponctuelles et très insuffisantes. Pire, il envisage des solutions qui aggraveraient les difficultés d’accès aux soins, la stigmatisation des patient.e.s et une nouvelle diminution des moyens financiers du service public de psychiatrie.

En pleine crise sanitaire et psychiatrique, les fermetures de lits et les suppressions de postes continuent. Les services d’hospitalisation et les services ambulatoires sont saturés, les listes d’attente s’allongent, au détriment des besoins de la population et des conditions de travail des professionnel. le.s. Les psychologues sont appelés à la rescousse, mais en nombre insuffisant, dans des dispositifs spécifiques, morcelés, uniquement neuro-psychologiques, et surtout réservés à des libéraux, plutôt que de renforcer les structures publiques qui ont fait la preuve de leur efficacité.

Le manque de moyens ainsi que le déficit en formation diminuent notre capacité de réponse aux besoins de la population qui ne cessent d’augmenter. Cela altère considérablement notre capacité à travailler dans le respect de nos valeurs soignantes. L’insatisfaction professionnelle, la perte de sens, la souffrance au travail liée à des conditions de travail en mode dégradé permanent sont maintenant des lieux communs partagés par trop de collègues.

Nous subissons des mesures gouvernementales totalement inadaptées et déconnectées de la réalité. La réforme des modalités d’isolement et de contention est l’exemple parfait d’une décision inapplicable prise sans solliciter les professionnel.le.s. Elle ne répond en rien à la nécessité d’inverser la progression du recours à des méthodes de soins coercitives, le plus souvent en lien avec le manque d’effectif, d’espace clinique de réflexion, de capacité à « contenir psychiquement » la souffrance des patient.e.s.

Venez nombreux en tant qu’EXPERT, Exprimer votre colère au Comité d'Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail où seront abordés les problèmes de remplacements quotidiens, l’incertitude pour la période estivale, le recrutement …