Y-a-t-il un pilote dans l’avion ? Suites de la rencontre avec le Ministère de la Santé !
Mesdames, Messieurs, Les mineurs en grande souffrance psychique sont toujours véritablement en danger au sein du CHU de Nantes et de notre département et plus largement sur la région. Il existe seulement 14 lits de pédopsychiatrie en Loire-Atlantique (7 lits d’hospitalisation complète et 7 lits d’hospitalisation de semaine) au sein de l’hôpital Daumezon alors qu’il en faudrait à minima 4 fois plus.
Les conséquences sont gravissimes : mineurs hospitalisés en psychiatrie adulte, retour à domicile faute de place, etc, etc…
Le 27 novembre 2024, nous avons été reçus au ministère de la santé par une conseillère du chef du cabinet. En présence de professionnels, nous avons alerté sur la situation plus qu’alarmante.
Nous avons également été force de proposition : moyens humains supplémentaires, renforcement des secteurs, formations, création de lits de pédopsychiatrie avec un projet de service fiable et les moyens nécessaires à son fonctionnement, arrêt des fermetures de lits de pédopsychiatrie et de psychiatrie adultes, concertation des professionnels médicaux et paramédicaux, meilleure coordination entre les différentes structures, actions de prévention…
Nous avons aussi exigé l’arrêt immédiat des travaux au sein de l’unité Tati au CHU de Nantes qui supprimeront 14 lits de psychiatrie adultes supplémentaires (en plus des lits fermés au niveau départemental à l’hôpital DAUMEZON, à EPSYLAN et à l’Hôpital de Saint-Nazaire mais également au niveau régional et national…). Le projet Philae (8 lits de jeunes de 15 à 20 ans) doit être pensé dans un autre lieu.
Les mineurs de moins de 15 ans et 3 mois sont, quant à eux, complétement abandonnés.
Et ce n’est pas avec les réponses apportées par le ministère, l’ARS ou la direction du CHU de Nantes que la situation va s’améliorer. En effet, ils se renvoient tous la balle. C’est à se demander s’il y a un pilote pour penser l’accès aux soins pour l’ensemble de la population. Ce n’est plus possible de créer des petits bouts de projet non finalisés qui ne tiennent finalement pas la route. Et l’existent ne cesse d’être fragilisé… Des mesures concrètes renforçant les secteurs (les établissements psychiatriques en France sont organisés selon le principe de sectorisation. Ce dispositif est un atout majeur, essentiel et impératif permettant une prise en charge au plus près du domicile des patients mais aussi une continuité des soins) et répondant aux besoins réels de la population doivent être mises en œuvre de toute urgence avec les moyens nécessaires.
Nous avons alerté l’ARS et le ministère. Si la mise en danger des mineurs mais aussi des patients adultes en grande souffrance psychique est toujours réelle, nous saurons leur pointer la responsabilité.
Par le biais de ce communiqué de presse, nous appelons la population à nous communiquer des situations concrètes de mise en danger.
En 2025, nous nous mobiliserons auprès des professionnels et des usagers pour défendre l’accès aux soins en pédopsychiatrie et en psychiatrie adultes. Laisser sans solution des enfants et des adultes en détresse psychique est inhumain.
Pour le syndicat CGT du CHU de Nantes
Nantes le 16 décembre 2024