Presque trois mois, déjà trois mois débutait la crise du COVID19 .Le début d’une longue et douloureuse histoire qui à ce jour n’a pas encore trouvé d’épilogue. Dès le début du confinement le maitre mot a été la protection ce que la CGT c’est fait un devoir d’appliquer respectant la sécurité de tous .Cette démarche (loin d’être unanime au sein des différents syndicats) même si elle était pénalisante d’un point de vue de la proximité ne l’a été que beaucoup moins sur le suivi des salariés sur les questions de conditions de travail. À tel point que malgré la difficulté la CGT aura durant tout ce temps réussit à rédiger 62 consignations de CHSCT et autant de points auxquels la Direction a dû répondre et le cas échéant rectifier certaines conditions d’exercice professionnel pendant que FO rédigeait 8 consignations et la CFDT une seule.
Depuis le 11 mai les choses tendent à se normaliser même si la menace n’a pas totalement disparu. Il est temps de faire les premiers bilans et surtout de penser à celle et ceux qui ont payé le prix fort au détriment de leur santé .A la CGT non seulement nous y pensons mais comme à l’accoutumée tous nos moyens seront mis en oeuvre pour défendre le droit et son application afin que chacun soit traité avec respect et considération.
Ceci étant dit au moment où l’on fait les comptes d’autres chiffres tombent ceux des effectifs, de la précarité de l’emploi. En moins de cinq ans il a été supprimé dans notre établissement la bagatelle de 268 emplois à temps plein en emploi permanents. Dans le même temps l’emploi précaire a bondi de plus de 30% soit plus 436 emplois. Les heures supplémentaires ont explosé pour s’établir à 22424 jours et 48482 jours de congés se sont retrouvés versés sur des CET à défaut de n’avoir pu être pris malgré le besoin criant de repos.
La résultante de cela : une atomisation du chiffre d’arrêts de travail, un chiffre qui en dix ans a doublé pour s’établir à 244251 jours battant à plates coutures le sinistre record atteint l’année précédente.
Au total c’est avec un déficit réel de 1432 emplois à temps plein que le CHU de Nantes aura abordé la crise du COVID et en se servant de la déprogrammation d’une quasi-totalité des activités chirurgicales. Cela laisse songeur quant à l’énergie déployée dans les services pour faire face à cette crise sans précédent
Au sortir de cette épreuve, c’est sans rire ,que le ministère ayant abandonné l’idée des médailles ose annoncer une primouillette de 1500 euros et ,bien entendu ,à géométrie variable, niant au passage des années de souffrance et de surcharge de travail dont chacun d’entre nous connait les conséquences .Soyons sérieux, le compte n’y est pas et loin s’en faut, ce qui est pris est toujours bon à prendre, me direz-vous, certes, mais l’accessoire ne peut occulter l’essentiel. L’essentiel ce sont les moyens humains, les effectifs les moyens matériels au titre desquels des salaires qui comptent dans les hôpitaux et à ce jour parmi les plus bas d’Europe et enfin des perspectives, des visions à long terme. Sur ce plan également le flou est toujours de mise, dans les filières techniques, ateliers, blanchisserie, restauration aucune lisibilité pour demain .dans les secteurs de soin quels moyens pour demain pour reprendre une activité normale, ou, si, comme certaines prévisions sérieuses le laissent entendre, nous devions régulièrement affronter des crises comme celle du COVID.
Toutes ces questions font partie du quotidien des militants de la CGT qui se battent pour pouvoir mettre des réponses sur des sujets d’inquiétude. Dans l’immédiat et parce qu’il s’agit d’un sujet d’actualité nous exigeons que cette fameuse prime soit versée égalitairement à hauteur de 1500 euros à l’ensemble des salariés et que la hausse de tous les salaires à venir ne puisse être inférieure à 300 euros nets par mois pour chaque salarié. C’est pour, ensemble revendiquer ces points et plus encore débattre avec vous des sujets qui sont vôtres dans les services que nous vous convions à une assemblée générale sur la base de 3 heures d'information syndicale à déposer auprès de votre cadre 72 heures à l’avance.