Dans un contexte de délabrement sans précèdent de notre système de santé, où les hôpitaux sont débordés, les personnels sont épuisés et le nombre d’arrêts maladie explosent dans des services d’urgences qui craquent de partout, les vœux de Macron à l’hôpital de Corbeil-Essonnes le 6 janvier dernier auraient dû « faire date ».
Pas d’état d’âme ! Le président n’a évoqué à aucun moment l’embauche de personnels ou l’arrêt des fermetures de lits, en expliquant que la situation est grave mais qu’il compte garder le cap. Il y a quelques jours, son ministre de la santé François Braun, en déplacement au CHU de Rennes, est allé plus loin en expliquant qu’il y aurait trop de services d’urgences !
Trop de services d’urgences en France ? Voilà donc les intentions de ce gouvernement révélées ! Si on les laisse faire, 150 services d’urgences sont désormais menacés de fermeture dans un objectif de « rationalisation de l’offre de soins ». Un véritable scandale !
Bon nombre de directions appliquent à la lettre les consignes gouvernementales, comme au CH de Cavaillon où la direction vient de refuser de recruter le demi-poste de nuit qui permettrait de ne pas fermer les urgences ! Pour un demi-poste, ils mettent en danger toute la population de Cavaillon et de ses alentours !
En cet hiver 2023, la politique du gouvernement nous conduit à une désorganisation bien plus importante que lors de l’été 2003 ! Par son discours, le président Macron créé les conditions pour accélérer encore le chaos et les démissions.
Refus d’embauche, suppressions de postes soignants et administratifs, refus de titularisation des médecins étrangers, refus de revalorisation des salaires, poursuite des fermetures de lits, refus de l’abrogation de Parcoursup qui conduit à une pénurie d’élèves infirmier.e.s… Les personnels des urgences se battent dans des conditions chaque jour plus difficiles pour sauver des vies. Comme leurs services qui saturent, ils craquent à leur tour !
Ca suffit ! Nous ne les laisserons pas faire !
La colère des professionnel.le.s, comme celle de la population, ne cessent de grandir !
La grève puissante appelée dans l’unité des syndicats à partir du 31 janvier, pour défendre les retraites, est une étape décisive pour ce rapport de force et gagner en même temps sur toutes les revendications des hospitaliers et médecins hospitaliers.
La mobilisation unie la plus large est à l’ordre du jour, pour rouvrir des lits, pour un plan massif d’embauche et d’attractivité pour les personnels, pour augmenter les salaires.
Montreuil, le 30 janvier 2023.